LE CHRIST ROI DE L'UNIVERS
Christ Roi, année A.
Paroisse St Léger-Ste Bernadette d’Orvault
Homélie du 20/11/2005
Le Christ Roi de l’univers
En
cette fin d’année liturgique, nous fêtons le Christ roi de l’univers.
L’évangile nous présente la fameuse scène du jugement dernier, quand le
Fils de l’homme viendra dans sa gloire. Cette scène a été sculptée sur
nos frontons d’églises et peinte par les plus grands artistes,
notamment par Michel-Ange sur le plafond de la chapelle Sixtine à Rome.
Christ
Roi de l’univers ; quelle est donc cette royauté ?
Certainement pas une royauté terrestre : « Mon royaume n’est
pas de ce monde » dit le Christ à Pilate.
Ce n’est pas non
plus celle d’un Dieu qui s’imposerait à l’homme, qui déciderait de
tout, et qui ferait fi de la liberté de l’homme… Dieu lui-même, en
jésus Christ, a subi le jugement et les décisions des hommes jusqu’à
mourir sur la croix.
Quel est donc ce Christ Roi de l’univers ?
Les trois textes de ce jour nous donnent des éclairages différents et
complémentaires sur la nature de la royauté du Christ. Le Christ est
Roi, car il est sauveur ; le Christ est roi, car il est
pasteur ; et, sa royauté est une royauté d’amour et de service.
1) Le Christ est sauveur.
Nous
sommes là au cœur de la Foi. Dans l’épître, l’apôtre Paul survole toute
l’histoire du salut, en mettant en valeur la place centrale du mystère
de Pâques. Adam est le symbole de l’homme soumis aux forces du mal, du
péché et de la mort. Le Christ, le nouvel Adam, a pris sur lui le péché
de l’humanité, est mort par le supplice de la croix pour
ressusciter. Il a refusé d’opposer la violence à la violence. Il s’est
donné jusqu’au bout pour les hommes, et, le Père l’a ressuscité. Le mal
et la mort n’ont pas encore disparu, mais nous avons l’assurance, avec
le Christ, que les forces de la vie l’emportent sur les forces de la
mort. Suite au Christ ressuscité, nous serons tous et chacun
re-suscités. « Alors, quand tout sera sous le pouvoir du Fils, il
se mettra lui-même sous le pouvoir du Père, qui lui aura tout soumis,
et ainsi, Dieu sera tout en tous. » tout apparaîtra lumineusement
dans l’amour du Père et du Fils, qu’il nous sera donné de partager pour
l’éternité.
Christ est bien l’alpha et l’oméga. Toute l’histoire
est bien orientée vers la rencontre de l’humanité avec Dieu. Tout sera
récapitulé en lui à la fin des temps. L’Eternel donne sens à toute
chose et à toute vie. Oui, Christ est sauveur de chaque homme et de
l’humanité toute entière.
2) Le Christ est pasteur.
Au
nom du Seigneur, le prophète Ezéchiel annonce que Dieu lui-même va
prendre les choses en main et diriger son peuple, à la façon d’un
berger. Il sera le bon pasteur. Le berger exerce sur son
troupeau, une autorité incontestée, et, il le conduit sur des prairies
où il trouvera nourriture et vie. C’est lui qui a l’initiative.
Il prend soin de ses brebis, il se porte à la recherche de celle qui
est perdue, il soigne celle qui est blessée et vient en aide à celle
qui est malade ; cette parabole nous révèle la tendresse de Dieu
pour chaque homme et en particulier pour les plus faibles. Le bon
pasteur protège, relève, guérit, combat les puissances du mal et de la
mort.
C’est un Dieu proche, plein d’affection et
de tendresse pour chaque homme que nous révèle, ici, l’ancien
testament.
3) La royauté du Christ est une royauté d’amour et de service.
L’évangile
de Matthieu nous présente le jugement dernier. Le Christ est là, roi de
l’univers, sur son trône, « en gloire », c'est-à-dire
rayonnant de l’amour de Dieu. L’amour du Père et du Fils illumine
l’univers des anges et des hommes.
La royauté du
Christ est une royauté d’amour. Elle concerne tous les hommes. Dans ce
tableau, le juge ne s’intéresse qu’aux comportements humains ou
inhumains, de ceux qui sont devant lui.
Le
jugement portera sur le service accordé à tous ceux qui, un jour, se
sont trouvés dans le besoin ; et le Christ est précis. Il s’agit
de ceux qui ont faim et soif, des étrangers, de ceux qui n’ont pas de
quoi se vêtir, se loger, de ceux qui sont en prison. Quelle
actualité ! A notre porte, les migrants, les SDF, les prisonniers,
les malades ; mais notre société est telle, que le plus souvent,
on ne les voit pas, on ne les voit plus… nous passons à côté. Dans ma
mission, je côtoie tous les jours, des, hommes, chrétiens ou non, qui
travaillent auprès des exclus que l’on ne veut pas voir. Ces hommes et
ces femmes nous questionnent sur nos comportements, dans ce monde qui a
le culte de la puissance, de l’excellence, de l’argent et de la
domination. Ils nous rappellent que la loi du Royaume c’est
l’amour ; et, cela dépasse le domaine de la conscience
individuelle pour passer dans le domaine de la relation et du vivre
ensemble, où, se rencontre le social, l’économique et le politique.
C’est sur la charité que nous serons jugés. C’est par des gestes
simples que nous préparons le Royaume de Dieu : donner à manger,
vêtir, accueillir, visiter…
Le Christ s’identifie aux plus petits
« Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits, qui sont
mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait ».
En conclusion,
Jésus est présent dans notre histoire aujourd’hui… Ce passage de
Matthieu, nous révèle que nos rencontres avec nos frères, avec les plus
petits, même les plus minables, nous révèlent le visage de Dieu, si
nous avons un cœur de pauvre et un regard bienveillant.
Ce service du frère, c’est un Roi qui nous en a donné
l’exemple : le Christ, le serviteur des serviteurs, le Roi de
l’Univers.
Yves Michonneau, diacre permanent.
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