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1° dimanche de l'Avent


Le temps de l'Avent est traditionnellement  un temps de joie et d'espérance. L'Avent, c'est la perspective qui s'ouvre sur Noël, perspective de paix et de lumière, que le Christ vient apporter au monde. C'est aussi un temps d'attente : la visite que nous attendons n'est pas seulement la parenté et les amis, c'est aussi et surtout le Seigneur. C'est pourquoi il importe de ne pas nous endormir mais de veiller pour ne pas manquer une visite aussi importante. Il nous faut veiller frères et sœurs. Le monde nouveau adviendra à travers nos mains, le Seigneur se montre à travers nos gestes d'amour et de justice. Ne soyons pas sourds aux appels de notre monde.

Veiller, c'est rester en attente, c'est entretenir en nous le désir d'un jour nouveau.  Cela s'apprend car attendre est une attitude de pauvre. Cela rejoint la première béatitude : « Heureux ceux qui ont une âme de pauvre ! » Pourquoi encore attendre si nous possédons tout ? Pourquoi apprendre à veiller si nous n'attendons rien ?

Cependant, cette attente doit être active : ce n'est pas en se  croisant les bras qu'on attend la venue du Christ. Le Christ nous enseigne à travers ses paraboles de rester éveillés, de ne pas vivre endormis, de tenir sa lampe allumée, de développer ses talents, d'aider son prochain, et non de vivre pour soi, sans penser aux autres. 
Mais qu'est-ce qui peut bien nous endormir, qu'est-ce qui peut faire que, quand le Seigneur viendra, il nous trouvera endormis ?

Voici quelques  somnifères  qui nous font oublier Dieu…

Il y a d'abord, les préparatifs de Noël.  C'est Jésus qui vient, et non pas le Père Noël, qui est à l'origine de tout le branle-bas des fêtes : cadeaux, visites, magasinage, décorations, bonne bouffe. Nous sommes si accaparés par tous ces préparatifs qui nous font courir presque tout le temps, surtout si nous avons  oublié un cadeau ou l'autre.

Si nous n'y prenons garde nous risquons d'oublier le principal : Jésus qui est à l'origine du premier Noël.

Il y a ensuite les divertissements et les distractions de la vie  qui risquent de nous faire oublier l'essentiel

Il y a encore, cette espèce d'indifférence à Dieu et puis, il y a aussi notre bon vieux péché, comme dit Isaïe dans la première lecture. Nous avons tous nos dépendances qui nous distraient de Dieu, qui nous accaparent au point de nous faire oublier, parfois pour un bon moment, le Seigneur qui vient.

Tout cela, frères et sœurs, nous endort. C'est pourquoi le temps de l'Avent est si utile pour nous sortir de notre sommeil et nous remettre en état de veille, d'attente du Seigneur.

Nous sommes invités à compter sur le Seigneur  qui vient pour redonner du souffle à nos projets, pour mieux orienter la trajectoire de nos vies, pour gonfler notre vie d'espérance. Notre salut n'est pas d'abord l'œuvre de nos mains, nous répète Isaïe : « Tu étais irrité par notre obstination dans le péché, et pourtant nous serons sauvés. », crie-t-il vers Dieu.(Is 64,4) 

Le Premier motif de notre espérance est que   Dieu est le premier artisan de notre salut,  il est notre potier et nous sommes son argile. (Ïs 64, 7)

Le deuxième motif  de notre espérance est rappelé par Paul dans la seconde lecture : « Tenez jusqu'au bout ! Aucun don spirituel ne vous manque ! » (1Co, 7a.8a)

Et le prophète Isaïe nous indique le chemin : « Invoquer le nom du Seigneur, se réveiller pour recourir à Dieu, suivre son chemin. » (Is 64, 6a)

Il s'agit de faire une place au Seigneur dans notre vie, il s'agit de ne pas oublier Dieu par la prière personnelle, familiale, communautaire, par l'observance de ses commandements qui se ramènent tous à l'amour. Il s'agit de tourner notre cœur et nos mains vers le prochain, celui qui nous entoure, nos parents et nos amis, mais aussi les plus pauvres, les plus mal pris que nous auxquels nous sommes particulièrement invités à venir en aide durant  ce temps d'Avent mais qui devraient occuper toujours une place privilégiée tout le temps de l'année et de notre vie. S'aimer aussi pour être disponible aux autres et à Dieu, quelle belle préparation à Noël, quelle belle manière de se tenir bien éveillés pour accueillir Celui qui vient.

 Michel HOUYOUX, diacre permanent.

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