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1° dimanche de l'Avent


Tout d'abord je voudrais vous souhaiter tous mes meilleurs vœux pour cette nouvelle année liturgique qui commence. Une année comme un chemin, où notre guide privilégié sera l'évangéliste Saint Marc, celui qui justement est l'auteur du passage que nous venons d'entendre.
Par ce premier dimanche du temps de l'Avent nous ouvrons une nouvelle année de l'Eglise ponctuée de nombreuses fêtes, qui nous aident à entrer, au rythme de notre vie, dans la vie de Jésus parmi les hommes, de sa naissance à sa mort et à sa résurrection. Mais aussi toute une année pour découvrir, redécouvrir ou approfondir, comment Dieu essaye de nous séduire pour nous mener jusqu'à son Royaume, sur une route unique pour chacun, qui mène au cœur de Dieu. Alors bonne année et bonne route.

Le Temps de l'Avent nous mène vers Noël et nous ne savons pas trop bien définir ces quatre semaines. Certains de nos frères orthodoxes les appellent le " Carême de Noël ". Quelle différence y a-t-il entre l'Avent et le Carême qui précède la grande fête de Pâques?

L’Avent est un mélange de plusieurs temps préparatoires à Noël :
La préparation d'un anniversaire : la préparation joyeuse à la fête de la naissance du Christ.
La préparation d'un avènement plus eschatologique, orienté vers la venue finale du Christ en gloire.

Il y a cependant une progression. Les deux premiers dimanches sont marqués par l’avènement glorieux du Christ ; ils sont en continuité avec la fin de l’année liturgique qui nous parle, elle aussi, de la fin des temps (rappelez vous l'évangile de dimanche dernier). Alors que les deux derniers dimanches sont marqués par la préparation joyeuse à la fête de Noël. On retrouve cette progression dans les deux préfaces de l'Avent, la première qui nous parle du retour du Christ : « Il reviendra de nouveau revêtu de sa gloire » ; la deuxième évoquant le prophète Jean Baptiste et la Vierge Marie en nous faisant « entrer déjà dans le mystère de Noël».

Les quatre dimanches de l’Avent se célèbrent avec des ornements violets (un reste d'une ligne pénitentielle ancienne). Si nous abandonnons quelques temps le Gloria pour mieux le goûter à Noël, l’Avent reste cependant une attente joyeuse, pendant laquelle on continue à chanter l’Alléluia avant l’Evangile.

Nous entrons donc dans un temps d'attente.
Mais il y a plusieurs manières d'attendre.
Attendre le train sur le quai de la gare. Je ne suis maître de rien; je ne suis que passif et que le train soit à l'heure ou pas je n'ai rien à faire. Je pourrais même m'endormir.
Mais la maman qui attend un enfant est dans un tout autre état d'esprit. Elle est attentive à chaque instant pour que l'enfant qu'elle porte grandisse au mieux. Elle veille à sa nourriture, à sa santé et pour cela elle est prête à faire des choix radicaux, des sacrifices, un régime, du repos, une préparation à son accouchement. Vous voyez ce que je veux dire pour celles qui ont vécues cette joie.
Il y a encore une autre manière d'attendre. Et là je reviens à la gare. Quand on attend un ami, un parent, un fiancé qui doit arriver par le train. L'impatience est plus grande surtout après les préparatifs que l'on a fait à la maison, pour que notre hôte soit bien reçu, pour que nous puissions partager cette joie des retrouvailles. Nous avons peut être laissé à la maison quelqu'un pour les derniers détails.
L'Avent nous invite à avoir dans notre cœur ces deux attitudes:
L'attente d'une naissance. La naissance de Dieu. Mais nous ne verrons d'abord qu'un nouveau né couché dans une mangeoire. Alors comment préparer la venue de cet enfant dans la crèche, sans nous aussi prendre un chemin d’humilité ?

Mais aussi l'attente du retour de Jésus dans la gloire " le jour de notre Seigneur Jésus Christ" comme l'appelle Saint Paul. Comment attendre véritablement le retour du Christ sans nous détacher de tout ce qui nous sépare de lui ? Comment vivre l’Avent sans faire nôtre le grand désir des hommes de plus de justice, de paix
Alors cette préparation de la fête de Noël fait office de grandes manœuvres, de répétition générale. L’Avent liturgique nous invite à traverser notre mort et à attendre un Avent grandiose, la venue glorieuse de Jésus. Et voici Jésus qui nous a questionné dans les évangiles des derniers dimanches en nous disant : pour quoi, pour qui vis-tu ? Quel est ton avenir ? 

Jésus nous dit aussi " Prenez garde, veillez : car vous ne savez pas quand viendra le moment."
Ce n'est plus une attente passive. Nous devons rester vigilants. Pour ne pas nous laisser surprendre." Le soir ou à minuit, au chant du coq ou le matin." Au chant du coq comme Saint Pierre qui a renié Jésus.
Mais en fait Jésus est lui aussi impatient de nous retrouver. Et son seul souci c'est que nous ne l'oublions pas, même s'il tarde à venir. Que nous soyons là. Mais aussi que d'autres soient là avec nous? " Je le dis à tous : Veillez ! " Le veilleur c'est celui qui, au service d'un groupe, ouvre l'œil pour avertir. Avec Isaïe, veillons et prions :" Reviens,  pour l'amour de tes serviteurs"ou avec le psalmiste :" Réveille ta vaillance et viens nous sauver. Dieu de l'univers, reviens !"
Que ce temps de l'Avent, attente joyeuse de la venue de notre Sauveur nous aide à nous recentrer sur Ce Dieu d'amour qui nous fait vivre, en prenant des bonnes résolutions de début d'année liturgique. Ce n'est pas le désert du Carême, mais plutôt le grand ménage dans notre maison, dans notre cœur, avant la venue de celui que toute l'humanité attend.
Alors bonne route vers Noël.


N-D de Lumière 30 Novembre 2008   
Philippe ARRIVÉ, diacre permanent.

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