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2° dimanche de l'Avent



« Commencement de la Bonne Nouvelle de Jésus Christ, le Fils de Dieu. » Un évangile, ce mot que nous traduisons par bonne nouvelle, à l’époque de Saint Marc c’était une nouvelle exceptionnelle : on annonçait ainsi la naissance d’un roi ou une victoire militaire importante. Une nouvelle qui concernait tout le monde, les riches, les pauvres, les immigrés.
Saint Marc nous explique avec un seul mot, que ce qu’il a écrit ce n’est pas une biographie du prophète Jésus. C’est une excellente nouvelle : un homme, Jésus, appelé Christ (c'est-à-dire le Messie, celui que tout le monde juif attendait). Et bien il est aussi Fils de Dieu ! Et il est venu vivre avec nous.

Ce récit ne commence pas par la généalogie de Jésus comme chez Saint Luc ou Saint Mathieu, mais tout de suite par la prédication de Jean Baptiste : «A travers le désert, une voix crie »

Pourquoi crie-t-on ? Pour se faire entendre.
Mais dans le désert, par définition, il n’y a personne. Le désert est traditionnellement le lieu de la rencontre avec Dieu, le lieu de la purification.
C’est donc normal d’y trouver Jean Baptiste qui vit en ermite « vêtu de poil de chameau, avec une ceinture de cuir autour des reins, et se nourrissant de sauterelles et de miel sauvage ».
Pourtant si aujourd’hui j’ai un message, une bonne nouvelle à annoncer, je vais sur la place du commerce à Nantes ou dans le quartier Decré, là où il y a du monde. Je peux me faire voir à la télévision ou ouvrir un blog sur internet. Jean Baptiste, lui, nous invite au désert, car c’est dans le silence que Dieu pourra parler à notre cœur.
Il est loin de la  ville et pourtant son cri est parvenu dans toute la Judée et jusqu’à Jérusalem. Car tous ces gens attendaient le Messie, celui qui les libérerait de leur péché, qui les aiderait à se retourner vers Dieu (c’est le sens du mot conversion).
Alors ils viennent au désert, pour se faire baptiser.

Nous qui attendons Noël, nous qui attendons la visite de Dieu dans notre cœur. Sommes nous prêts à le recevoir ? Y a-t-il quelqu’un dans notre cœur ? Ou bien, sommes nous tellement affairés, soucieux, préoccupés que nous n’avons pas le temps de nous poser, de faire silence, de visiter et de faire beau notre propre cœur, d’y préparer une rencontre, une rencontre que Dieu attend. Mais Dieu on ne le voit pas, dans notre monde qui souffre, beaucoup le cherchent. Certains désespèrent. Saint Pierre nous dit « Le Seigneur n'est pas en retard pour tenir sa promesse, comme le pensent certaines personnes ; c'est pour vous qu'il patiente : car il n'accepte pas d'en laisser quelques-uns se perdre ; mais il veut que tous aient le temps de se convertir. »

Il y a un autre désert, celui que l’on n’a pas choisi, dont on voudrait bien sortir. Le désert de la solitude, du chômage, de la maladie.
Comme Kévin, collégien, qui se saoule tous les week-ends avec ses copains, en revenant de sa pension, pour oublier que ses parents sont séparés et parce qu’il croit qu’il ne vaut rien.
Comme Raymond, ce vieux monsieur défiguré par un cancer de la peau et qui ne veut imposer sa laideur à personne ; alors il reste seul avec sa femme.
Mais Jésus que nous attendons, est venu pour nous dire que Dieu est toujours avec nous, même dans les pires moments de nos vies. Aujourd’hui il nous appelle à aller dans ces nouveaux déserts pour rencontrer ceux qui voudraient en sortir. « Car ce que nous attendons, selon la promesse du Seigneur, c'est un ciel nouveau et une terre nouvelle où résidera la justice. »

Car Kévin a retrouvé le sourire grâce à un copain de sa classe qui lui a redit que son amitié était importante et qui lui a dit que  ses parents l’aimaient. Alors il a pu leur parler et commencer un nouveau chemin.
Car Raymond n’est plus tout seul : des amis se sont invités pour faire une partie de cartes. D’abord il était près de refuser mais au moment de se séparer, il leur a dit « vous reviendrez bientôt ?»
Allons dans le désert. Pour faire silence et écouter Dieu qui chuchote car il ne veut pas nous déranger : « je voudrais venir chez toi ».

Allons au désert pour écouter ceux qui crient leur mal-être et  pour leur tendre la main. Allons aplanir les chemins qui nous mèneront tous vers le bonheur de Dieu. Car ce qu’il veut « c'est la paix pour son peuple et ses fidèles »

« Tracez dans les terres arides une route aplanie pour notre Dieu. Tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaissées, les passages tortueux deviendront droits, et les escarpements seront changés en plaine.  Alors la gloire du Seigneur se révélera et tous en même temps verront […]Voici votre Dieu. Voici le Seigneur Dieu.»



07 Décembre 2008
Philippe ARRIVÉ, Diacre permanent.

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